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Deux ans pour creuser le projet de bus rapide

16 mars 2016
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(Québec – 15 mars 2016) Le gouvernement du Québec décaisse 12,5 millions $ pour le bureau d’études du Service rapide par bus (SRB), qui doit produire toutes les études et les calculs nécessaires pour le financement et la construction du réseau de 38 kilomètres reliant Lévis et Québec. Le maire Régis Labeaume veut compléter le projet d’ici 8 à 10 ans, mais saura seulement en 2018 s’il peut aller de l’avant.

Le soulagement était généralisé, mardi midi, lors de la conférence de presse tenue à l’Observatoire de la Capitale. Un an après le dépôt de l’étude de faisabilité sur le tramway, remplacé par un SRB, les équipes du Réseau de transport de la Capitale (RTC) et de la Société de transport de Lévis (STLévis) pourront se mettre officiellement au travail.

Ce travail, il est déjà commencé. La structure décisionnelle du nouveau bureau est établie et sera approuvée dans les prochains jours par les élus des deux villes impliquées. Des appels d’offres pour des consultants sont également prêts à être lancés.

Les professionnels, qui devraient être 12 à 20 selon les étapes, ont beaucoup de pain sur la planche. Ils doivent procéder aux études d’avant-projet sur les aspects techniques et environnementaux du projet, obtenir les autorisations gouvernementales, préciser le mode de financement et de réalisation – public, privé ou les deux – et commencer les devis.

Il faudra aussi proposer un mode de gouvernance pour le nouveau réseau, premier à chevaucher deux municipalités.

S’inspirant du succès du tramway de son ami Alain Juppé, maire de Bordeaux, Régis Labeaume a fait part de son souci pour l’acceptabilité sociale. Une ressource du RTC s’occupera de la communication avec les citoyens.

Le tracé doit aussi être raffiné, mais il n’y a pas de gros changements en vue. «S’il y en a qui rêvent à ça, oubliez ça», a prévenu le maire de Québec.

Deux années sont réservées pour passer au travers de ce programme. Après, ce sera le temps de donner le «go ou no go» pour le projet complet. Ce signal viendra des villes de Québec et de Lévis, mais aussi des gouvernements supérieurs, sollicités pour le financement du milliard de dollars estimé nécessaire.

Il a été redit mardi que le gouvernement fédéral sera invité à participer. Le président du Conseil du trésor québécois et ministre responsable de la Capitale-Nationale, Sam Hamad, n’a pas fait de promesse de son côté, même si c’est son gouvernement qui est seul à payer pour le moment.

Ce dernier a d’ailleurs défendu le temps mis pour franchir cette première étape. «Pour ceux qui étaient impatients, lorsqu’on gère l’argent du public, on prend le temps qu’il faut pour prendre les bonnes décisions», a lancé le ministre.

Le maire Labeaume calcule 8 à 10 ans avant que le réseau soit complété. Le premier échéancier proposé dans l’étude de faisabilité évoquait 2025.

Le maire Gilles Lehouillier n’a pas caché son impatience de voir les infrastructures sortir de terre. «On ne s’attend pas à ce que tout le monde délaisse l’automobile, mais on s’attend à faire un transfert suffisant pour qu’il y ait plus de flexibilité», a-t-il souligné.

Accès transports viables (ATV), l’organisme qui représente les usagers du transport en commun, reste agacé par le calendrier. «On fait des tramways aux États-Unis et en Europe dans des délais beaucoup moins longs que ça», souligne le directeur général Étienne Grandmont, tout de même ravi du déblocage.

Il s’inquiète par ailleurs que le projet puisse être abandonné au bout de deux années. «C’est tannant ça», dit M. Grandmont, confiant par ailleurs que la pression soit trop forte pour reculer.

Caire demande plus à Québec

Le lancement du bureau d’études du SRB ne satisfait pas pleinement le député de La Peltrie, Éric Caire, qui souhaite que le gouvernement du Québec s’attaque de façon plus globale à la congestion dans la grande région de Québec. Mardi, il a parlé du SRB comme d’un projet «tout à fait défendable» de la Ville de Québec. Mais selon le caquiste, le provincial doit lui aussi se doter d’un plan de mobilité et investir davantage pour diminuer les problèmes de circulation, qui irritent les citoyens. «Le troisième lien (entre la rive sud et la rive nord) doit être la grande priorité», affirme M. Caire, qui milite également pour l’élargissement de plusieurs autoroutes.

 Annie Morin – journal Le Soleil


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